
Sa
sœur aînée de 74 ans lève le voile sur les
rumeurs qui ont entouré la mort du chanteur, le 11 mars 1978.
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FRANCE-SOIR.
Le décès de votre
frère a engendré les rumeurs les plus folles. Que
s’est-il vraiment passé ?
JOSETTE
FRANCOIS.
Sa
mort est stupide. C’est un accident. En sortant de sa baignoire, il
a redressé son applique murale, un geste qu’il avait répété maintes et
maintes fois. Il avait d’ailleurs demandé à ce qu’on lui envoie un
électricien pour la fixer définitivement. Sa maniaquerie a été fatale.
La
présence d’un sex toy a même été
évoquée…
Certains
adorent le rendre désaxé. D’autres ont dit qu’il était homo,
ce qui n’était pas le cas. Et quand bien même, ce n’est pas un péché !
On lui a aussi donné l’image d’un maniaque du sexe… C’est vrai qu’il
aimait les femmes, je ne peux pas le nier, mais pas au point de
raconter autant d’histoires. Dernièrement, j’ai lu qu’il était drogué
et alcoolique. Claude était tout l’inverse, il nous faisait manger des
trucs sains et avait très peur des maladies. Son caractère a été
exagéré : ce n’était pas un monstre ! Il s’énervait contre les gens
incompétents. D’ailleurs, il commençait à se corriger.
Comment
était-il dans le privé ?
Adorable,
comme dans son travail. Il s’énervait, car il était très
soupe au lait, comme ma mère. Alors ça explosait, ça partait dans des
insultes, ça dépassait les limites. Une fois la colère retombée, il ne
savait plus comment faire pour s’excuser. Mais il n’y avait rien de
méchant.
Etait-il
comme ça avec vous pendant
votre enfance ?
Oh oui… Il
avait horreur de perdre. Alors je m’amusais à tricher pour
le voir piquer ses colères. Il devenait rouge, se mettait sur la pointe
des pieds et mon père, pour le taquiner, l’appelait la danseuse sur
pointe. Ça le rendait encore plus furieux (rire).
France-Dimanche
vient de publier un entretien avec votre frère de l’au-delà. Qu’en
pensez-vous ?
Je ne
peux
pas décevoir ceux qui y croient. Moi, je suis plutôt
peureuse et prudente sur le sujet. Ma mère et Claude avaient ce point
commun d’être très accros à la voyance. On a prédit trois fois à mon
frère qu’il allait mourir jeune. Claude était très angoissé les
derniers mois qui ont précédé sa mort. Il avait peur qu’il n’y ait plus
rien. Il espérait une vie après la vie. De mon côté, je préfère ne rien
savoir.
Il
est
toujours très vivant
médiatiquement. Arrivez-vous à l’expliquer ?
Il
avait un
côté accrocheur, se donnait beaucoup pour son public. Sa
vie était vraiment sur scène. Ses paroles ont été souvent critiquées,
mais elles correspondaient aux yé-yé de l’époque. Ses musiques restent
actuelles, Claude était en avance.
Qu’aurait-il
fait aujourd’hui ?
Je
crois
qu’il aurait quitté la scène, mais je suis sûre qu’il aurait
produit de jeunes talents, peut-être à la télévision. Je sais qu’il
voulait absolument atteindre l’Amérique. Ses concerts en Angleterre
avaient été une façon pour lui de préparer le terrain.
France
Gall a inspiré Comme d’habitude
Le
public l’a
longtemps ignoré, mais France Gall
est à l’origine de Comme
d’habitude,
sa chanson
la plus exportée dans le monde. « Quand France quitte Claude, il est
fou de douleur, c’est de la folie, explique Josette, la sœur du
chanteur. Il faut dire qu’elle lui en voulait très fort, car Claude lui
en avait fait voir de toutes les couleurs avec sa jalousie féroce. »
Jacques Revaud avait composé la musique à Megève, en 1967 ; quand il
vient proposer la chanson à Claude, la mélodie résonne comme une
évidence. Avec Gilles Thibaut, le parolier, Cloclo réécrit le texte. «
Il a tout de suite trouvé les mots justes, reprend sa sœur. Cette
chanson, il la ressentait vraiment, il la vivait. Tout le monde dans
son entourage a souffert de cette séparation. La seule fois où j’ai vu
mon frère comme ça, c’est quand Jeannette, sa première femme, est
partie. » Quelques années plus tard, Comme d’habitude
est devenu My
Way et a
connu un succès mondial.
C’est le père de Paul Anka, de passage en France, qui découvre ce tube.
En décembre 1968, les auteurs français n’en reviennent pas en lisant un
télégramme de Paul Anka qui leur apprend que Sinatra, « The Voice »,
enregistre la chanson. De son vivant, Claude aimait beaucoup la version
qu’avait immortalisée Elvis en 1973.
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