Qui étaient Christian Clavier et Jean Reno dans une de leurs vies antérieures ?

2016

Si vous croyez au karma, à la réincarnation, alors découvrez qui étaient Christian Clavier et Jean Reno "Les Visiteurs" dans une de leurs vies antérieures.

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Christian Clavier

"Quelle déchéance !" Telles pourraient être les paroles de ses semblables envers lui. Lui qui ? Un citoyen romain qui selon les critères idéalisés des "barbares" a tout pour être heureux : un travail (petit commerçant qui a du mal à vivre et près de rompre le banc*), une famille (dont une femme frivole qui ne pense qu'aux plaisirs et distractions et n'entretient même pas la maisonnée), des esclaves (enfin plutôt un seul qu'il va vendre à contrecœur) et surtout le droit de voter, d'être élu ou représenté, et des lois plus favorables. Nous sommes au III ou II siècle avant notre ère.
Comme beaucoup, il est croyant et pratiquant : il respecte ses ancêtres, honore chaque jour les Pénates (Dieux protecteurs du foyer), donne son obole à Mercure, et pourtant... Et pourtant derrière ce portrait de rêve, son métier l'ennuie. Avant que ces créanciers ne saisissent tout, il commet l'infâme : il s'enfuit. Il s'enfuit loin de sa petite ville natale de province italienne pour voyager. Il a eu au moins la décence de prévenir sa femme et la rend (honorablement selon les critères de l'époque) à son père avec ses enfants. Car de sa famille à lui, il ne reste que quelques lointains cousins pas fiables. Et sur les routes de la République Romaine il se découvre une vocation : celle de saltimbanque et bouffon. Pour éviter la mise en esclavage (pour banqueroute), il se garde bien de mettre en avant sa qualité de citoyen, même si son accent peut le trahir. Car oui, il a eu une éducation et il parle un latin pur en comparaison des autres provinciaux en dehors de la Botte**.
Rire, amuser les foules, être acteur de sa vie dans tous les sens du terme, voilà sa nouvelle passion. Hélas, ou Hellas***, car c'est bien là bas que le destin le rattrape, ce bonheur ne dure que quelques années. Pas assez pour maîtriser son "art" (comédien) mais suffisamment pour la maîtriser dans ce qu'il considère la perfection. Car dans ce pays est né la démocratie, le raffinement et la vraie culture tels que les Latins l'admirent au point même d'en apprendre la langue dont notre héros, qui a eu quelques cours se rappelle vite les caractéristiques de l'accent tonique au dépend de l'accent étrusque (vestiges du latin archaïque). Malgré tout, n'étant pas un natif, ni bilingue, son comportement le trahit et sa fin de vie est d'une tristesse à en mourir (ce qui lui arrive d'ailleurs), les fers aux pieds et en esclave. En quittant son enveloppe charnelle, celui qui sera Christian Clavier, jure que la prochaine fois, il réussira dans ce métier d'acteur...

* rompre le banc signifie littéralement casser le banc physique dans la rue du commerçant qui a fait faillite.
** l'Italie.
*** la Grèce se dit en grec Hellas.


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Jean Reno

Il est très amusant de voir qu'actuellement passent sur le grand écran le nouveau des des "Visiteurs" ayant pour héros principal un noble du nom de Godefroy de Montmirail ayant fictivement vécu au XI siècle. Je vois, dans une vie antérieure, cette-fois-ci, le futur Jean Reno également en noble. Avec quand même de notables différences et, malgré tout, certains points communs.
Le lecteur aura compris qu'il s'agit encore d'un homme, et d'extraction aristocratique mais appauvri suite à une disette en ce XIII siècle. Au point d'ailleurs qu'il est obligé de prendre attache sur un "confrère" nettement plus fortuné que lui pour (sur)vivre. Ce protecteur lui offre une autre occasion : celle d'apprendre. En effet, et aussi paradoxal que cela puisse paraître, si certains métiers sont traditionnellement fermés aux sangs-bleus (commerce, usure, comédien...), rien ne lui interdit de devenir précepteur du fils aîné du châtelain. Même à l'époque, rares étaient les personnes sachant lire et écrire, et le latin dominait encore tous les écrits (ou presque). La langue romane perçait timidement et c'est dans ce dialecte qu'il commence à enseigner. D'abord il doit se perfectionner en latin. La bibliothèque de son suzerain l'y aide beaucoup.Il y passe des heures entières. Puis les heures deviennent des jours et les jours des semaines. Sans pour autant négliger sa femme et sa propre descendance, son nouveau métier exige des sacrifices auxquels il consent d'autant plus volontiers que l'oisiveté de sa jeunesse l'ennuyait profondément. Tout aussi logiquement, plus il en apprend, plus il veut en savoir. Les monstres infernaux existent-ils vraiment ? A quoi ressemble la terre sainte dont il entend moults récits ? Mais plus que l'aventure avec un grand A, il rêve de liberté que paradoxalement sa naissance (et son manque d'argent) ne lui octroient pas. Non, il est hors de question de côtoyer le bas peuple, sauf pour récolter l'impôt en nature. Non, on ne s'amuse pas en regardant les paysans jouer à la soule (sorte de rugby) quand il y a des jours chômés. Et surtout, non, on ne rêve pas de suivre les troupes de comédiens ou les troubadours sur les routes dangereuses d'Europe. Quant à partir en croisade, il ne peut pas, son seigneur, pas si stupide, s'y refuse. Et vu ses obligations, il ne peut prendre la croix seul, d'ailleurs plus à l'ordre du jour, l'ennemi étant plutôt du côté de la perfide Albion, à moins qu'il ne se situe au-delà des Pyrénées ou vers le Rhin...
Bref, remplis de regrets, mais enrichis des récits d'aventures, il quitte cette terre se disant que pour une prochaine fois il aimerait bien vivre "un peu de tout"... à travers le métier d'acteur !



Athina Odias pour AVS/2016

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