Voyage au Sénégal, pays des sages

2016

Mai 2002 , « Arrivée au Sénégal de nuit, bouffée de bien etre et de chaleur, oxygénisation des sens. Apaisement de l’âme, les yeux au bord des larmes. Premiére nuit de rêve, l’Afrique me tient son discours et me livre des messages, au bord de ses rivages je me sens en dehors d’une cage. Je suis libre pour vivre ce partage qui me vient du monde des sages.

Première journée au Sénégal, rien n’est comme avant, je me surprends à vouloir écouter le vent. Même le temps de chaque instant se trouve fixé, encré dans une éternité et pourtant m’emporte dans une danse de l’ésprit, sorte de transe animée et animante, enivrante et aimante. ».

Je n’ai pas eu une seule piqûre de moustique, pourtant en France “ils se régalent avec moi”.

Ce séjour au Sénégal était imprévu quelques semaines plus tôt. Il s’était néanmoins organisé “à l’arrache”,pour répondre à l’invitation d’Anna, une amie de Nassera à qui j’avais confirmé son mariage “au bled”, lors d’une consultation. Ce voyage fut très enrichissant en émotions et en expériences.

Nassera, la sœur de Rabah me considère aussi comme son petit frère. Notre enfance nous l’avons partagée et passée à créer un lien fort et sincère dans les bons moments comme dans les mauvais.

Mais c’est bien ce voyage qui changera son scepticisme à mon égard, en effet, tous les jours ce que je lui disais arrivait dans la journée.

Le récit de mon rêve : « Nous sommes sur la plage toi et moi, d’un coup nous sommes attaqués par des crabes rouges. »
Quelques heures après, nous allons pour la première fois à la plage depuis notre arrivée, Anna et son mari ne peuvent pas venir avec nous, ils ont des papiers à récupérer au consulat. Sur la plage je vois des petits trous dans le sable. Nous déplions les serviettes et nous prenons le soleil, mes paupières fatiguées se ferment vite. J’entends Nassera crier « loulou lève toi vite! » Elle est debout au dessus de ma tête. Nous sommes entourés par une trentaine de crabes rouge menaçants, je crie à mon tour. Je récupére les serviettes et nous partons en courant.

Plus question de retourner à la plage, la piscine fera l’affaire.

J’avais pris, depuis des années, l’habitude de contrôler mon don, pour ne pas en être l’outil mais l’artisan. Là bas, rien de tout cela n’était possible, j’étais l’outil, l’artisan et le plan . Je lachai prise en toute confiance, c’était le meilleur moyen de “nous” rencontrer.

C’est dans cet état d’esprit et de conscience, qu’une nuit, la veille de notre départ, je suis entré volontairement en contact avec “eux”. Ils étaient trois, présents dans la chambre, à trois heures du matin. J’ai encore fait crier Nass quand je le lui ai dit !

Après avoir négocié avec elle, je me suis assis en tailleur sur le lit et les yeux fermés, je me suis laissé emporter hors de mon corps et de notre temps, pour me retrouver au milieu du village presque cent ans plus tôt. Les trois esprits sages, que j’avais vu dans la chamber, étaient avec moi, ils m’entouraient, comme pour me protéger de la scéne de massacre qui se déroulait sous mes yeux.

Les militaires Français, montés sur leurs chevaux, tuaient à coups de baïonnettes et de tirs, la population qui était réunie sur la place, cela parce que certains d’entre eux avaient osé demander avec insistance, la solde qui leur avait été promise par les autorités pour leur engagement et leur sacrifice, pour avoir défendu la France lors de la première guerre mondiale. La patrie ne tenait pas sa promesse mais semblait vouloir faire un exemple pour les colons, à moins que ce ne fut la volonté d’un gradé en “excès de zèle” ?

Nombre d’innocents furent assassinés ce jour là, pendant de longues heures. Cette injustice se déroulait en ma présence virtuelle, sans que je ne soit affecté par l’horreur. Le but n’était ni de me troubler, ni de me culpabiliser, mais certainement que je témoigne un jour. De plus, mes voyages astrals ont en commun cette distance entre la pensée terrestre et “l’autre”.

Je n’étais parti dans cette dimension que quelques minutes laissant mon corps à la garde de Nassera, je revins sans aucun problème, je lui racontai ce que j’avais vu et nous trouvâmes le sommeil.

Le matin, au petit déjeuner, cette histoire nous était confirmée par la tante de la jeune mariée. Elle l’avait appris, quand elle était enfant, par les anciens, qui racontaient, “pour ne pas oublier”.

Je suis allé voir “Indigènes” au cinema, le jour de sa sortie, sur les Champs Elysées.

Christophe Dy pour AVS/2017

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